Je ne sais pas chanter, alors j'écris ! Pas sûr que ce soit mieux.... Vous trouverez ici de tout et de rien, des articles qui vous surprendront, vous intéresseront, peut-être même vous découvrirez des choses que vous ignoriez, et puis d'autres sans aucun intérêt. Il y en a pour tous les goûts, même les plus mauvais...BONNE LECTURE..............Je ne sais pas chanter, alors j'écris ! Pas sûr que ce soit mieux.... Vous trouverez ici de tout et de rien, des articles qui vous surprendront, vous intéresseront, peut-être même vous découvrirez des choses que vous ignoriez, et puis d'autres sans aucun intérêt. Il y en a pour tous les goûts, même les plus mauvais...BONNE LECTURE..............Je ne sais pas chanter, alors j'écris ! Pas sûr que ce soit mieux.... Vous trouverez ici de tout et de rien, des articles qui vous surprendront, vous intéresseront, peut-être même vous découvrirez des choses que vous ignoriez, et puis d'autres sans aucun intérêt. Il y en a pour tous les goûts, même les plus mauvais...BONNE LECTURE..............

lundi 20 juin 2011

Une belle histoire...Suite et fin ?

Carrefour est dans la tourmente.
José Luis DURAN
En 2005, Daniel Bernard est remplacé à la tête du groupe par José Luis Duran qui a fait toute sa carrière dans les services administratifs de la filiale espagnole Pryca, après un passage au cabinet Arthur Andersen. Autrement dit, encore un financier aux manettes.
Ce changement n'apporte pas vraiment d'amélioration dans les résultats du groupe. Le chiffre d'affaires est toujours en baisse, l'action a perdu 45% de sa valeur, bref, la rentabilité n'est pas au rendez-vous. Les actionnaires jugeant Duran "lent et mou", sa tête roule dans la sciure.
Maintenant, le groupe a totalement basculé dans la gouvernance strictement financière. En 2007, deux renards sanguinaires se sont introduits dans le poulailler. Le groupe Arnault (LVMH) et le fonds Colony Capital ont crée Blue Capital qui détient près de 10% du capital et 15% des droits de vote.
Ils ne vont pas tarder à monter les dents...
Lars OLOFSSON
Pour remplacer l’Hidalgo, Carrefour fait appel à un Suédois Lars Olofsson. Ce  dernier a fait l'essentiel de sa carrière chez Nestlé (N° 2 du groupe) où il a occupé d'importantes fonctions commerciales et marketing (il est a la base de la réussite de Nespresso), autrement dit, c'est un cador. Avec lui, on allait voir ce qu'on allait voir...Il allait "ré-enchanter les supermarchés".
On a vu ! Un nouveau concept de magasin, Carrefour Planet, très moderne avec un déploiement des produits par univers. Malheureusement, les résultats ne sont pas à la hauteur et les actionnaires perdent patience. Conséquence : les têtes continuent de tomber ; 14 mois après sa nomination, le directeur exécutif France, James McCann est limogé. Olofsson est le prochain sur la liste, les actionnaires lui ont donné 6 mois pour redresser la barre !
Pourquoi Carrefour n'y arrive-t-il pas ?
La réponse est simple.
Le pouvoir est passé des magasins aux sièges ou tout se décide. Carrefour est devenu un géant étouffé par ses propres structures et ses procédures administratives. un exemple entre cent :  Il y a quelques semaines, tous les employés de Carrefour France ont reçu une plaquette appelée "Code de conduite professionnelle", sorte de guide de déontologie en 10 points. Une lettre explicative accompagnait la plaquette. Une lettre signée par James McCann, viré déjà depuis un bon moment...Vous avez compris ?
Que vous soyez à Lille, Nancy, Brest, Bordeaux où Marseille, l'implantation des magasins, les têtes de gondoles, les produits, les caisses....tout est identique, formaté, uniformisé. Aucune  initiative n'est permise aux magasins, tous les services sont centralisés au siège. Les cadres sont devenus des exécutants. Même les prix des articles en rayon sont gérés à distance (les fameuses étiquettes électroniques qui sont censées assurer la fiabilité des prix).  En face, les patrons des Centres E.Leclerc n'ont qu'une véritable contrainte : respecter la politique commerciale de l'enseigne. Pour le reste, ce sont de véritables entrepreneurs qui vivent et réagissent dans leur environnement.
Les actionnaires principaux sont nerveux : on peut les comprendre : Blue Capital  a investi 3 Milliards d'euros en achetant des actions qui valaient 51€ en 2007. Aujourd'hui, le cours est de 27€. Le fonds d'investissement compte récupérer ses billes en vendant une partie du foncier et la filiale hard-discount DIA, autrement dit en dépeçant le groupe. D'autres actionnaires sont opposés à cette stratégie et souhaitent sauvegarder l'intégrité de l'entreprise. Tous ces braves gens vont s'affronter le 21 juin lors de l'assemblée générale.
Si Blue Capital l'emporte, on peut parier que les vautours vont s'abattre sur la carcasse fumante et la dépecer.
Et Carrefour disparaîtra...Et ce sera un beau gâchis.
Ma belle histoire fini mal ?
Pas encore.
Il faut croire aux contes de fées : peut-être que là où ils se trouvent, Marcel Fournier et Denis Defforey ont le pouvoir d'intervenir pour sauver leur Carrefour, le magnifique bébé qu'ils ont porté sur les fonds baptismaux en 1960.
Dans le cas contraire, leurs successeurs pourront alors méditer la devise de Denis Defforey, qui sous sa direction avait toujours privilégié la croissance interne :
"Ce n’est pas la taille qui fait la force, c’est la force qui fait la taille. Et la croissance interne est beaucoup plus profitable que les acquisitions".
Tout est dit .......
Portez-vous bien.


Une belle histoire...la suite.

Suite de ma belle histoire.
En 1970, le groupe au sommet de sa puissance est introduit en bourse.
L'euphorie va durer jusqu'au début des années 80, où les nuages noirs s'accumulent, à commencer au sein des familles fondatrices dont les membres commencent à s'entre-déchirer.
Pour la première fois dans l'histoire du groupe, un PDG venant de l'extérieur du clan familial est nommé. Michel Bon est un ancien haut responsable du Crédit Agricole.
La finance vient de prendre le pouvoir à Carrefour. Elle ne le lâchera plus....
Sous son autorité, l'entreprise familiale devient une grande société grâce à une expansion importante à l'étranger, par des prises de participation dans d'autres secteurs de distribution (Castorama, But...) et par le  rachat de sociétés françaises, dont Promodès qui va apporter ses enseignes Continent et Champion.
Tout semble aller pour le mieux, pourtant en 1992, Michel Bon est viré et remplacé par Daniel Bernard, issu de Métro, géant de la distribution Allemande.
Sous son impulsion, le groupe met fin à ses diversifications pour se recentrer sur son métier et continuer son développement international.
En 1998, Carrefour rachète les Comptoirs Modernes qui avec ses magasins Stoc permet au groupe de prendre pied sur le créneau des supermarchés. L'année suivante, Carrefour et Promodès fusionnent pour former le second groupe mondial de distribution. Une rationalisation des enseignes est effectuée : tous les hypers du groupe deviennent Carrefour, tous les supermarchés prenant eux l'enseigne Champion.
Cette fusion aura des conséquences mal évaluées et sous-estimées à l'époque : les équipes des magasins qui ont, par force, changé de nom et de management va générer d'énormes frustrations et compliquer sérieusement l'intégration des deux groupes.
Tout à l'euphorie de leur puissance, et malgré les avertissements récurrents qui montent des magasins, les dirigeants n'ont pas pris garde aux menaces qui pèsent sur leur pré carré, la France, qui malgré leur développement à l'étranger, reste le premier marché du groupe. Ils ont oublié les principes de base des fondateurs qui avaient fait leur succès : des prix discount. Ils considèrent sans doute que la renommée de leurs enseignes suffit à drainer les consommateurs.
Leur arrogance va leur coûter cher.
Car pendant toutes ces années, les concurrents ne sont pas restés les mains dans les poches. Eux aussi ont évolués et par des politiques de prix agressives ont gagné des parts de marché.
Notamment les centres E.Leclerc (Tiens ! rappelez vous les craintes de Marcel Fournier en ...1959) qui leur taillent des croupières.
Du coup, le chiffre d'affaires baisse, les résultats aussi.
Et ça, la bourse n'aime pas du tout ! la valorisation du groupe plonge, des rumeurs d'OPA se multiplient, les actionnaires grognent.
Carrefour est dans la tourmente.

                                                                                       A suivre.......