Je ne sais pas chanter, alors j'écris ! Pas sûr que ce soit mieux.... Vous trouverez ici de tout et de rien, des articles qui vous surprendront, vous intéresseront, peut-être même vous découvrirez des choses que vous ignoriez, et puis d'autres sans aucun intérêt. Il y en a pour tous les goûts, même les plus mauvais...BONNE LECTURE..............Je ne sais pas chanter, alors j'écris ! Pas sûr que ce soit mieux.... Vous trouverez ici de tout et de rien, des articles qui vous surprendront, vous intéresseront, peut-être même vous découvrirez des choses que vous ignoriez, et puis d'autres sans aucun intérêt. Il y en a pour tous les goûts, même les plus mauvais...BONNE LECTURE..............Je ne sais pas chanter, alors j'écris ! Pas sûr que ce soit mieux.... Vous trouverez ici de tout et de rien, des articles qui vous surprendront, vous intéresseront, peut-être même vous découvrirez des choses que vous ignoriez, et puis d'autres sans aucun intérêt. Il y en a pour tous les goûts, même les plus mauvais...BONNE LECTURE..............

mercredi 26 décembre 2018

Noël 2018...

JOUR J-1

Noël arrive….
C'est le jour le plus attendu de l'année, par les petits comme par les grands.
Les petits ont hâte de savoir si le Père Noël a bien pris en compte leur demande et va leur apporter tous les cadeaux espérés.
Pendant quelques heures, les grands oublieront leurs tracas quotidiens et retrouveront leur âme d'enfant à travers les yeux de leur progéniture. 
On règle les derniers détails, on fait les derniers achats en essayant de ne rien oublier, il faut que tout soit parfait.
Les victuailles dans les frigos et congélateurs, les bonnes bouteilles alignées sur le buffet attendent le moment de passer sur la table richement décorée autour de laquelle toute la famille sera réunie.
Ce soir, tout le monde filera au lit, impatient de vivre ces bons moments.

Nous aussi nous sommes impatients d'être à demain. 
Ce jour que nous n'espérions pas atteindre. 
Et pourtant, il est là, et nous sommes maintenant certains que nous fêterons ce Noël ensembles….

JOUR J

Le jour s'est levé. Il fera gris et humide toute la journée, mais tout le monde s'en moque, c'est Noël. Plus que quelques heures à attendre avant d'attaquer les festivités. 
Chacun s'affaire en espérant n'avoir rien oublié. Les paquets sont placés sous le sapin illuminé, les bouteilles se débouchent, les verres se remplissent, on y est, c'est parti pour la plus belle nuit de l'année...

La journée nous a paru interminable, mais tout arrive et c'est le moment de fêter Noël.
Nous sommes tous montés dans la mezzanine, là où Aurore vit, allongée sur son lit, reliée par des tuyaux aux poches qui la maintiennent tant bien que mal en vie.
Nous nous installons autour de la table basse. Voici l'apéritif, classique, whisky, pastis, coca pour les enfants. Pour l'accompagner, gougères de fromage, petits feuilletés d'escargots et pistaches. 
Notre assiette sur les genoux, nous passons au repas :
Notre repas de réveillon est prêt :
-Rôti de bœuf
-Pommes noisettes
-Fromages
La télévision fonctionne en sourdine, c'est le fameux bêtisier de Noël…Les conversations vont bon train.
De son lit, Aurore nous observe de ses grands yeux qui lui mangent le visage. Elle est attentive à ce que nous disons, on dirait qu'elle ne veut pas perdre un fragment de ce qui se passe autour d'elle, elle veut, telle une éponge absorber ces ondes bienveillantes dont elle sent la pièce saturée, profiter des rires de ses enfants.
 Mieux, elle participe de temps en temps, répondant aux questions qu'elle entend, comme lorsqu'elle nous donne le nom d'un animateur qui nous échappait*. Et parfois, l'ombre d'un sourire semble éclairer son visage. Le bonheur d'être ensemble pour cette soirée est palpable, il règne une douce ambiance presque euphorique.
Alors pour un instant, pour un instant seulement, on se dit que ce soir, la maladie a perdu, qu'elle s'est retirée dans un coin sombre d'où, on le sait malheureusement, elle attendra patiemment pour faire son retour.
Ainsi s'est passé notre réveillon.
Et s'il ne fut pas le plus heureux, il fut assurément le plus chaleureux des réveillons…

JOUR J+1

C'est déjà fini…
Tant attendu et si vite passé. Noël fuit déjà dans notre rétroviseur.
Ce matin, il a fallu ré-attelé, reprendre le chemin du travail, plus ou moins en forme, mais avec le souvenir de ces bons moments, les sourires émerveillés des enfants...
Il reste quelques jours à passer avant de remettre ça, dans un autre style, pour la fin d'année…

Aujourd'hui, c'est très difficile. 
Aurore a puisé dans ses maigres forces pour cette soirée de Noël. C'était son objectif, tout son être s'est battu pour l'atteindre et être là avec sa famille pour cette nuit sacrée. 
Mais elle a brûlé énormément du peu d'énergie qu'elle a encore en elle. Ses forces déclinent clairement. L'infirmière est pessimiste…
La journée nous semble longue, longue…

JOUR J+2

Aurore a surmonté son passage à vide. Elle va mieux ce matin.
L'infirmière n'en revient pas de sa capacité de résistance.
Combien de temps encore sa volonté la portera-t-elle ?
S'est-elle fixée comme objectif de passer la fin de l'année avec nous ?
Son corps a-t-il encore la capacité de la porter jusque là ?
Impossible de répondre à ces questions dont elle seule détient la réponse.
Nous attendons, impuissants……

J'espère qu'avec vos proches vous avez passé un bon noël.
Profitez d'eux, dites leur que vous les aimez avant qu'il soit trop tard pour le faire où qu'un destin malveillant vous les retire...
Profitez des dernières heures de cette année 2018 que nous allons quitter sans regret, bonne fin d'année et surtout, surtout, prenez soin de vous...



*C'était Thierry Beccaro ! 

vendredi 9 novembre 2018

Avant ou...après ?

Dans ce billet, inspiré d'un panonceau apposé sur des toilettes publiques,  je vais aborder une question philosophique qui agite le microcosme depuis toujours.
Je précise que le sujet d'aujourd'hui concerne directement et uniquement les hommes, du moins sous cet aspect…

Posons le problème : doit-on se laver les mains APRES être passé aux toilettes ?

La question peut paraître anodine et le réponse évidente, en réalité c'est un sujet extrêmement complexe. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer le comportement des hommes se rendant aux toilettes, et quel meilleur endroit pour mener cette enquête que les pissotières bondées d'une aire d'autoroute ? De mes observations personnelles, il ressort que les pisseurs peuvent être classés en 4 catégories. 

Commençons par un petit cours pratique. 
Que se passe-t-il quand un homme entre dans un lavatory ? Tout d'abord, il repère du regard l'urinoir qui lui convient, c'est à dire celui qui ne se trouve pas à côté d'un autre déjà occupé, ceux se trouvant en angle étant les plus recherchés. En effet, les séparations
ne  sont pas toujours très hautes et on a souvent une vue plongeante sur ce qui se passe à côté. C'est la raison pour laquelle certain préfèrent l'intimité d'une cabine où ils s'enferment à double tour, à l'abri des regards indiscrets. 

Arrivé devant l'urinoir, l'homme abaisse sa braguette et plonge la main dans son pantalon à la recherche de ce qu'il faut bien appelé sa bite. Il l'a sort précautionneusement, généralement en la tenant entre le pouce et l'index, parfois avec un léger fléchissement des genoux pour aider à la manœuvre, puis la décalotte car il faut être décalotté pour uriner proprement, sinon c'est l'arrosage dispersif assuré, le pantalon et les chaussures n'en sortiront pas indemnes...

L'homme qui urine garde la tête bien droite en observant avec attention le carrelage, les pastilles de désinfectant au fond du sanitaire, voire son jet, mais en aucun cas il ne regarde ce qui se passe à côté, le tout en silence. L'homme qui pisse ne parle pas.
Une fois sa miction terminée, il secoue vigoureusement son engin et le rengaine avec toujours ce petit mouvement de fléchissement des genoux.

C'est à ce moment que nous entrons dans le vif du sujet :



-Ceux qui se lavent les mains après

Qu'y-a-t-il de sale dans tout ça ? A moins d'être un gros dégueulasse, le contenu de votre slip est général propre. En tout cas, il est au moins autant sinon plus que le cuir chevelu par exemple. Or, vous lavez-vous les mains après vous êtes gratté la tête ? 
Reste la possibilité de s'être pissé un peu sur les doigts, ce qui n'a rien de sale. Si l'urine n'est pas stérile, elle contient très peu de microbes.
Donc, se laver les mains APRES avoir uriné ne présente aucune obligation sanitaire, sauf à se rincer les doigts si vraiment vous vous êtes pissés dessus.
C'est juste politiquement correct, la peur d'être regardé de traviole si vous ressortez directement sans passer par la case lavabo.
Par contre, si vous vous vous lavez les mains, faites attention en sortant. Ne prenez pas la poignée de la porte à pleines mains, vous recueilleriez les bactéries éventuelles qui s'y trouvent, déposées par ceux qui ne se sont pas passés au lavabo et ruineriez ainsi l'effet du lavage…

-Ceux qui se lavent les mains avant :

Se laver les mains avant peut surprendre, pourtant en y réfléchissant ce serait bien plus logique. En effet, avant d'entrer dans les toilettes, vos mains se sont souillées de bactéries voire de virus qui grouillent tout autour de nous, en serrant d'autres mains douteuses par exemple, ou en touchant des rampes d'escaliers, en feuilletant des revues chez le médecin, bref, ces bébêtes sont un peu partout. Si on part du principe que vos parties intimes sont propres, il serait donc souhaitable de laver vos mains avant de les toucher. Or rares sont ceux qui se lavent les mains.

-Ceux qui se lavent les mains avant ET après :

Tout ce qui précède reste d'actualité, mais certains hypocondriaques estiment que se tripoter le zizi exige de se laver vigoureusement les mains aussi bien avant qu'après afin de ne prendre aucun risque. Là, on n'est pas loin du TOC… Et je me demande comment font ceux-là lorsqu'ils se soulagent le long d'un arbre, ce qui arrive souvent à tout homme
normalement constitué…
Et imaginez l'horreur pour eux lorsqu'au bureau, à la sortie des toilettes, un collègue leur tend la main avec un grand sourire...

Essayons de tirer une conclusion. 

On voit que sur le strict point de vue de l'hygiène, le lavage des mains après avoir pissé ne présente aucune obligation, on peut très bien s'en passer sans pour autant mettre sa santé en danger. 
 Alors pourquoi l'idée que le sexe est sale est-elle si largement répandue ? 
Faudrait-il chercher du côté de cette sacro-sainte éducation "judéo-chrétienne" qui nous fait croire que dans notre société tout ce qui touche au sexe est tabou ? 

A vous de voir…

Quant à moi, je vais réfléchir tranquillement à mon prochain billet où j'aborderai cette autre question existentielle : 



mardi 12 juin 2018

Un voyage compliqué...

Depuis longtemps, nous étions convenus de nous retrouver au cimetière d'Arthel afin d'accompagné notre tante José vers sa dernière demeure.
Evidemment, pour moi, ce voyage demandait un peu d'organisation, et pour ça, l'avion s'imposait. J'avais donc retenu mes billets de longue date (ce qui permet d'obtenir des tarifs avantageux), départ prévu le matin à 7H30, pour une arrivée à Orly a 8H30, et retour le soir à 22H30.
Simple non ?  
Oui, sur le papier…
En réalité, les choses ne se sont pas passées tout à fait comme prévu. Loin s'en faut…

Vendredi 16H

Un sms tombe en provenance d'Easy Jet :
"Nous regrettons de vous informer que votre vol n° 4074 Paris-Orly est annulé"…
Suivent des explications pour soit se faire rembourser, soit trouver un autre vol et se faire héberger à Paris la nuit de samedi à dimanche. Je choisis un vol dimanche matin et j'essaie de contacter la compagnie pour les modalités l'hébergement. Au bout d'une bonne heure, j'ai quelqu'un au fil qui me dit qu'il faut attendre samedi pour faire la demande d'hôtel. Bon, j'appellerai donc demain…

Samedi 4H

Debout ! Je n'aime pas courir quand je pars en voyage, et encore moins quand il s'agit de prendre l'avion. Je me prépare et prend tranquillement mon petit déjeuner…

Samedi 5H

Je me dirige vers l'arrêt de bus. Il y a environ 20mn de trajet, je consulte les horaires.
Horreur !
Le 1er bus passera à 6H et me déposera à l'aéroport à 6H40. La fin de l'embarquement étant prévue à 6H30, y'a comme un problème… Pas de panique, j'ai plus d'une corde à mon arc. A 500m, il y a une station "vélo bleu". Je suis abonné, donc je vais récupérer une bécane et zou ! direction l'aéroport à une 20taine de minutes de pédalage.
Horreur !
Malgré tous mes efforts et plusieurs tentatives, impossible de débloquer un vélo. 

Samedi 5H15

La situation est critique. Pas de bus, pas de vélo, et où trouver un taxi à cette heure ? Reste une solution : Je pars au petit trop sur l'avenue du bord de mer, déserte à cette heure. Il y a 7km d'ici l'aéroport dont j'aperçois le bout des pistes sur la mer au loin sur ma droite. En soutenant une bonne cadence, je peux les abattre en une heure et arriver à temps pour l'embarquement. Me revient en mémoire une technique apprise à l'armée, la marche commando, on court pendant 100M, on marche rapidement les 100M suivant, et ainsi de suite selon le bon principe qui veut que lorsqu'on veut aller loin, on ménage sa monture.
 Mais au bout de quelques hectomètres je comprends que ça va être difficile d'arriver dans les temps, surtout qu'il faut rallier le terminal 2, 10 mn avec la navette, beaucoup plus à pied.
Reste une dernière option : le stop. Tout en continuant ma marche commando, je lève le pouce, mais les rares conducteurs qui passent à cette heure me jettent un regard torve et filent. Je commence à perdre espoir quand soudain une petite auto stoppe le long du trottoir. Au volant, une femme dont j'apprendrai plus tard qu'elle part faire des ménages dans des bureaux. Et elle passe devant l'aéroport. J'embarque…
Sauvé…

Samedi 6H

Ma conductrice, que je remercie chaleureusement, me laisse devant l'aéroport en me souhaitant bon voyage. J'ai retrouvé ma sérénité, je suis largement dans les temps…

Samedi 7H30

Calé dans mon fauteuil, allée 11 fauteuil F, ceinture bouclée, je me détends enfin…
J'ai tort…
La voix suave de l'hôtesse nous annonce que suite à une grève des contrôleurs du centre de Marseille, nous décollerons avec ½ H de retard et que nous atterrirons à Orly à 8H50.
Francis va devoir m'attendre et notre rendez-vous à Arthel à 11H à du plomb dans l'aile…

Samedi 8H35

Le pilote a mis le turbo et nous avons regagné un peu de temps. Dès ma sortie de l'avion, je fonce dans les couloirs, téléphone à l'oreille pour prévenir Francis. Soudain un bouchon me ralentit. Je double tout le monde par la gauche pour tomber sur un barrage de gendarmes qui me stoppe net. Que se passe-t-il ? 
Oh, rien de grave, juste une alerte à la bombe
Nous devons attendre que le colis suspect soit pris en charge par les services de déminage. Heureusement, ça va assez vite et à 9H15, je rejoins mon frère. Le temps de s'extirper des parkings, de rejoindre l'autoroute, il est 9H30. Inutile de dire que pour notre rendez-vous, c'est plié…

Samedi 10H30


J'ai prévenu la famille que nous ne serions pas à l'heure au rendez-vous. Je prends le temps d'appeler Easy-Jet pour cette chambre d'hôtel. Cette fois, on me dit qu'il faut appeler après-midi…Super…

Samedi 12H30

Nous arrivons au petit cimetière d'Arthel et surprise, les deux employés des pompes funèbres ont attendu que nous arrivions. Très sympa de leur part.
Nous nous réunissons pour déposer l'urne contenant les cendres de José. C'était un moment d'instance émotion et de recueillement. Dans cet environnement paisible, entourée de champs et de forêts, Elle va désormais reposer près de ses parents, pour l'éternité. 

Samedi 14H

Nous nous sommes tous retrouvés à Prémery dans un resto bien sympa. C'était l'occasion de discuter ensemble, chose que nous n'avions pas fait depuis bien longtemps.
Je rappelle Easy Jet. Maintenant, mon correspondant me dit qu'il me faudra aller au bureau de la compagnie à Orly pour trouver une solution. J'ai l'impression qu'on me mène en bateau, mais comment faire autrement ? Je décide d'aller à ce bureau une fois à Orly, en espérant que ce bureau sera encore ouvert quand nous arriverons.
Après le resto, nous retournons à Arthel et passons un bon moment autour de l'étang. Un moment très agréable d'autant qu'il faisait un temps magnifique. 

Samedi 17H00

C'est l'heure du retour, le temps a passé tellement vite. Enchantés par ces retrouvailles, nous promettons de ne pas attendre 20 ans avant de nous retrouver…



Samedi 19H30

Nous arrivons à Orly. Je fonce à la recherche du bureau d'Easy Jet et oh ! Joie, c'est encore ouvert, et il n'y a qu'une personne en attente. J'expose mon problème, l'employé, très serviable, enregistre et transmet la demande. Ça se présente bien.
Ben non…
Il faut attendre le feu vert de Londres. Une heure plus tard, je suis toujours en attente. Heureusement, l'employé pète un plomb et prend sur lui de nous envoyer à l'hôtel. Francis est reparti chez lui et je prends la navette en compagnie de 4 autres personnes direction l'hôtel. Bonne surprise, c'est l'hôtel Howard, 4 étoiles !!! (La visite guidée, c'est ICI...) Un plateau repas nous est servi et j'ai même la chance de regarder la fin du match de foot Réal-Liverpool.
Je dois aller dormir car demain il faut être à 6H00 à l'embarquement. Je me renseigne de l'heure à laquelle la navette peut nous conduire à l'aéroport et là nouveau problème. Pas de navette pour nous, elle est réservée aux clients de l'hôtel ! Seul solution, réserver un taxi.

Dimanche 5H30

Je n'ai pas trop profité de la chambre malgré le  lit très confortable et la grande salle de bain avec douche italienne. Je prends le petit déjeuner, copieux, mais je m'inquiète de savoir si le taxi sera bien là à l'heure. A tort puisqu'à l'heure dite, il est là…

Dimanche 5H37

Le taxi me dépose à l'embarquement. 7 mn de trajet, 20€ !!! Chuis vert ! Ça frise l'extorsion de fonds un prix pareil…

Dimanche 6H30

Calé dans mon fauteuil, allée 9 fauteuil A, ceinture bouclée, je tends le dos, attendant une annonce de retard… Mais non, à l'heure dite, nous décollons...

Dimanche 7H45
Je pose le pied sur le sol niçois, le bus arrive presque aussitôt…

Dimanche 8H15

Je suis à la maison

Fin de l'odyssée…





samedi 26 mai 2018

Dimanche 27 mai 2018...

Trainant  dans ma jardinerie préférée en quête d'inspiration pour fleurir le balcon, je tombe en arrêt devant un magnifique fuchsia.
Flash !
Je vais vous parler d'un temps que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître.
Dans les années soixante, à peine sortie de la dure période de pénurie de la guerre, la société considère la femme comme la "fée du logis". Peu d'entre elles travaillent, elles sont au foyer, cantonnées à l'éducation des enfants et aux tâches ménagères. Aussi, quelle joie de recevoir en cadeau un appareil d'électroménager ! D'autant qu'à cette époque, ces appareils sont encore relativement coûteux et constituent le cadeau idéal pour la fête des mères.
Chez nous, le cadeau électroménager était réservé à l'anniversaire et il faut bien le reconnaître, c'était souvent le papa qui mettait la main à la poche pour éviter d'assécher nos maigres économies.
Pour la fête des mères, c'était différent, le cadeau était plus personnel. Je passe sur les splendides colliers de nouilles de mes plus jeunes années, sur les dessins laborieusement colorés, depuis longtemps sortis de ma mémoire. Par contre, je me souviens parfaitement du perroquet.

C'était un moulage en plâtre blanc, probablement fourni gracieusement par l'école (à l'époque l'éducation nationale avait quelques moyens). Chacun devait le peindre selon ses goûts, puis le vernir… Le résultat était rarement d'un haut niveau artistique, mais on voyait bien qu'il y avait beaucoup de cœur…
Le chef-d'œuvre était fièrement offert le jour "J" et provoquait immanquablement des cris d'admiration et moult bisous. Il trônait quelques temps à la place d'honneur sur le buffet du séjour, puis un jour, mystérieusement, il disparaissait… Mais la fête n'aurait pas été complète sans le traditionnel bouquet de fleurs. Pour moi, pas de fleurs mais une plante, un fuchsia. Pourquoi ? Sans doute parce que j'étais fasciné par cette magnifique plante avec des fleurs en forme de clochettes, des sépales rouges brillants et des pétales pourpres. 



Pendant plusieurs années, cette plante a symbolisé la fête des mères et elle y reste attachée dans mon souvenir.
Je n'ai pas résisté, le fuchsia est maintenant sur mon balcon. 
 Chaque fois que mes yeux se posent sur ses fleurs magnifiques, mon esprit s'envole immanquablement vers des horizons lointains à jamais noyés dans les brumes du passé. 
Je vois le petit garçon timide que j'étais, les bras chargés de son perroquet et son fuchsia. 
Et je pense à maman.
Et c'est bien…

jeudi 10 mai 2018

De Sang Froid...


Définition de "sang-froid" : Calme, capacité à maîtriser ses émotions, même dans les situations les plus délicates.
Je viens de terminer "de sang-froid", un livre écrit par Truman Capote.
J'ai voulu en savoir plus sur cet écrivain, et voici ce que j'ai découvert.

Mais auparavant, un résumé de son livre…

LE KANSAS
En 1959, à Holcomb, Kansas, état du fin fond de l'Amérique très profonde (13 habitants au km², voir la carte), deux jeunes truands tuent, sans mobile apparent, quatre membres de la famille d'un fermier prospère Herbert Clutter, Bonnie son épouse, Kenyon le fils et Nancy la fille, pour un butin dérisoire de 50 $ !

Un fait divers somme toute banal comme il s'en passe quasi quotidiennement aux USA, mais le fait remarquable est qu'un journaliste-écrivain va s'en emparer et va se livrer à une véritable autopsie des faits et des personnages.
LA FAMILLE CLUTTER
Truman Capote lit dans le New York Times quelques lignes sur cet assassinat, et décide de mener une enquête qui durera 5 ans. Il quitte New York et part s'installer quelque temps à Holcomb, afin de recueillir le maximum d'informations sur la façon dont s'est déroulé le crime. Il rencontrera tous les protagonistes de l'affaire, voisins, témoins, policiers, tous ceux qui, à un moment ou à un autre, ont été en contact avec Dick Hickock et Perry Smith les deux assassins qu'il rencontrera et interrogera dans leur cellule.
Dick HICOCK et Perry SMITH
Capote commence par poser le lieu du crime qu'il décrit minutieusement, cette petite ville de la Bible Belt*perdue au milieu des champs de céréales, qui vit au rythme de la religion et où tout le monde se connaît. Il met tous les personnages en perspective puis relate la traque des criminels et la reconstitution du crime d'après les témoignages recueillis auprès des témoins et des enquêteurs.
Capote s'intéresse particulièrement à la psychologie des deux jeunes criminels. Il décrit minutieusement le processus qui mène de simples marginaux, petits truands sans envergure, à un quadruple meurtre et son incidence sur la façon dont une petite ville sans histoire vit cette tragédie. Il travaille en restant au plus près des faits, sans aucune interprétation ni supputation. Il rencontrera souvent les deux criminels, développant une empathie certaine avec eux, et même une attirance pour Perry Smith pour qui il éprouve de très troubles sentiments, et il les accompagnera jusqu'à leur exécution, en avril 1965.

Mais qui est Truman Capote ?

Truman Streckfus Persons est né le 30 septembre 1924 à La Nouvelle-Orléans. Abandonné par ses parents, il est élevé par ses 3 cousines et son cousin, tous célibataires. Son enfance est heureuse, mais il ressent douloureusement cet abandon. Il est différent des autres enfants, petit, efféminé, maniéré et la voix haut perchée.
CAPOTE by WARHOOL
Il vit à New-York avec sa mère qui se remarie avec un dénommé Joe Capote qui l'adopte légalement. Il suit des études dans divers établissements où ses talents littéraires sont reconnus. Il travaille comme pigiste au New Yorker et publie ses premières nouvelles qui lui ouvrent les portes du milieu littéraires de New-York.
Durant toute sa vie, Truman Capote n'écrira qu'une quinzaine de nouvelles, mais il devra son immense notoriété au livre qu'il publiera en 1966 relatant de façon chirurgicale le meurtre de Holcomb. Il l'intitulera "De sang-froid", allusion tant à l'attitude des deux assassins qu'à celle de la société qui les exécuta.
Le succès est énorme. Ce sera son chef-d'œuvre. Son écriture faite de limpidité et de simplicité est un modèle "un Everest du genre, un sommet indépassable". Reconnu par tous ses pairs, Norman Mailer* le reconnaît comme "l'écrivain le plus parfait de ma génération qui écrit les meilleures phrases, ou chaque terme, chaque rythme est soigneusement pesé"…

Extrait de "de sang-froid" :

"Il était midi au cœur du désert de Mojave. Assis sur une valise de paille, Perry jouait de l'harmonica. Dick était debout au bord d'une grande route noire, la Route 66, les yeux fixés sur le vide immaculé comme si l'intensité de son regard pouvait forcer des automobilistes à se montrer"…
.
L'ouvrage est vendu à plus de 8 millions d'exemplaires et vaut à Capote une immense gloire. Mais cette gloire a un prix. Epuisé par son travail d'enquêtes et d'écriture, Capote plonge dans l'alcoolisme et une profonde dépression dont il ne sortira pas, ravagé par le sentiment amoureux que lui inspire Perry Smith, l'un des deux assassins, avec qui il noua des liens très importants, passant de longs moments à parler, qu'il va accompagner jusqu'au bout.

Le 19 avril 1965, il écrit à Cecil Beaton***:

Perry et Dick ont été pendus mardi dernier. J’étais là parce qu’ils me l’avaient demandé. Ce fut une épreuve atroce. Dont je ne me remettrai jamais complètement. Je vous en parlerai un jour, si vous pouvez le supporter.

Et effectivement, plus jamais Truman Capote ne retrouvera son inspiration. Rongé par des surdoses médicamenteuses associées à son alcoolisme et à un cancer du foie, Truman Capote disparaît en 1984 en laissant un livre qui est devenu un classique de la littérature américaine du XXe siècle.

Epilogue : Je vous ai peut-être donné envie de lire ce livre. Dans ce cas, tant mieux, mais je tiens à vous avertir que pour passionant qu'il soit, ce livre est difficile à lire, rien à voir avec un roman policier de gare. Il faut s'accrocher tout au long du récit pour ne pas perdre le fil au gré des digressions de Capote. Mais si vous arrivez au bout, vous verrez que vous ressentirez une sorte de satisfaction béate d'avoir été au bout...et vous pourrez dire fièrement : "j'ai lu De sang-froid"...

Et si vous possédez une liseuse, je peux vous donner le fichier.



*La Bible Belt, littéralement la ceinture de la Bible, est une zone géographique et sociologique des États-Unis dans laquelle vit un nombre élevé de personnes se réclamant d'un « protestantisme rigoriste », terme recevant la désignation de fondamentalisme chrétien dans la sphère américaine.
**Norman Mailer : écrivain et scénariste américain, auteur notamment d'un chef-d'œuvre sur la guerre dans le Pacifique "les nus et les morts"…
***Cecil Beaton : photographe anglais, grand ami de Truman Capote

PS : bien entendu, comme toujours dans ces circonstances, une polémique se développe. Dans le best-seller de Capote, le massacre de 1959 est décrit à renfort de nombreux détails. Mais plus d'un demi-siècle plus tard, la Cour du Kansas a finalement autorisé Ronald Nye, le fils d'un ancien agent du Bureau of Investigation local qui a participé à l'enquête, à publier les documents relatifs à l'affaire, que son paternel avait conservés depuis. Des notes, photos de scènes de crime et autres, qui contrediraient la version relatée dans In Cold Blood. Nye publiera donc son propre livre. Sans mettre en doute ses talents, je pense qu'il ne fera pas beaucoup d'ombre à l'œuvre de Capote.

lundi 16 avril 2018

Les cosmos...

Lorsqu'on habite un appartement en plein centre-ville, il ne faut pas s'attendre à avoir de belles vues sous les yeux. Il faut se contenter des façades des autres immeubles et pour tout spectacle soit l'apparition d'un voisin sur son balcon, soit le défilé des voitures au carrefour.
C'est à quoi je pensais en regardant l'évolution des tulipes que j'avais plantées il y a quelques semaines dans un beau bac rouge sur le rebord de la fenêtre de la cuisine…Je surveillais ce bac tous les jours, prenant soin d'arroser régulièrement, mais rien n'apparaissait, au point que j'avais fini par penser que les carottes, pardon les tulipes, étaient cuites. J'ai attendu longtemps puis, un matin j'ai aperçu des petites pointes vertes qui montraient le bout de leur nez. Très rapidement les pointes se sont développées et les premières fleurs sont apparus, apportant une jolie touche printanière derrière notre fenêtre.
Cet après-midi, je regardais ces tulipes quand mon attention fut attirée par d'autres fleurs que je n'avais pas remarquées jusqu'à présent. Elles avaient dû fleurir ce matin même et ondulaient doucement, légères et aériennes, bercées par une légère brise. 

Des cosmos….



 Et soudain, j'ai repensé à maman…

Les fleurs n'étaient pas sa tasse de thé, elle avait même tendance à les fuir, les soupçonnant d'être à l'origine de ses allergies. Pourtant, tous les ans, elle achetait un paquet de graines de cosmos et le semait à la volée dans le petit parterre qui se trouvait au pied de l'escalier, devant a maison, sous la boite aux lettres.
Et elle ne s'en occupait plus.
Malgré tout, au printemps, les cosmos apparaissaient et fleurissaient tout l'été, apportant une petite touche de couleur et de fraîcheur devant la maison.

 Le front appuyé contre la vitre de la fenêtre, je laissais mon esprit s'envoler vers un passé bien révolu et cependant pas si lointain.

Arthel, ces deux syllabes résonnent dans ma tête…
Arthel, ce petit village perdu dans la campagne nivernaise où il faisait si bon se retrouver…
Arthel, je revois ces grandes réunions de famille où tout le monde était si heureux de se retrouver et passer quelques heures ensemble…
Arthel, lieu de joie souvent, mais aussi parfois de grandes peines…
Arthel, notre petit paradis à jamais perdu…
Arthel, devenu lieu de mémoire, là où repose pour toujours nos parents et grands-parents dans ce petit cimetière ou dans quelques semaines, le 26 mai, nous serons quelques-uns réunis pour accompagner notre tante Josée qui va rejoindre ses parents et sa sœur…

Le soleil se couche.

Je m'aperçois que les petites fleurs se sont refermées pour la nuit. 

Demain elles déploieront à nouveau leurs pétales et tant que les cosmos resteront fleuris, chaque fois que je les regarderai, je repartirai vers le passé…